Après un début de saison mi-figue mi-raisin, notamment sur les coupes du monde, j'ai osé remettre en question certain fondamentaux.

Car chaque crise est une chance.

Ma réflexion est de potentiellement re-descendre d'une taille de cadre.
Les vélo s'allongeant depuis plusieurs années, avec un taille S, d'aujourd'hui, plus long que mon taille M de 2018. Je me dis que ça fait sens d'essayer, surtout sur un vélo électrique, plus stable par essence. Trop stable peut-être.

Toutefois changer de cadre n'est pas une mince affaire. Ce n'est pas comme changer de potence. je ne veux pas retourner la terre pour une fausse bonne idée.
J'ai alors échangé de vélo avec ma femme, Marie qui roule en taille S, en le ré-équipant avec mes périphériques.

Après deux semaines d'agréables surprises à son guidon, il était donc temps de l'emmener sur le chemin de la compétition.

Premier chrono, premier virage, et première chute. :)
Heureusement ce n'était qu'une boutade des dieux, puisque après cela je me suis senti à mon aise. Peut-être pas encore plus rapide, mais plus facile.

Après deux spéciales j'étais deuxième dans la même seconde que Benjamin Boutié vainqueur de la première étape et Ludovic Oget multiple vainqueur de coupe de France.
La bataille était lancée. Mais elle ne fut que de courte durée puisqu'une casse mécanique en liaison pour Ludo, et une bonne chute dans la spéciale suivante pour Benjamin ont fait que je n'aurai pas la chance de me confronter à eux plus longtemps.

Heureusement, Léon Sulpy, qui monte en puissance, a créé la surprise en passant en tête de la course après le 3ème chrono.

Une nouvelle bataille commence. En prenant confiance en mon feeling avec le vélo, j'ai réussi à augmenter le rythme pour progressivement m'extirper à l'avant de la course et finalement gagner.

Est-ce que cette nouvelle configuration de vélo est la bonne?
Est-ce que cette même vitesse, qui me rend content sur une coupe de France, me décevra sur une coupe du monde?

Ce sont des questions auxquelles je suis pressé de répondre.
Mais avant, deuxième mise à l'épreuve pour ce vélo avec la coupe de France numéro 3 à Val D'Allos la semaine prochaine.

Une première à Val Di Fassa pour moi, c'est un bel endroit.
Un joli labyrinthe de racines parfois camouflées par de la terre. Le ride est bon bien que pas simple.

En mullet la semaine dernière, je décide de remonter la roue arrière de 29 et d'enlever la patte MX mount pour conserver plus facilement de la vitesse sur ces racines.
En ce moment, je teste beaucoup les deux configurations sans avoir de réel coup de coeur. Simplement des petits compromis par-ci par-là.

La première spéciale de la journée me met directement dans le mal, étroite, démontée et technique, je me crispe et ne trouve pas de sensation. Sur 7min30 de run ça ne pardonne pas. 22ème sur cette spéciale.
Sur la powerstage, une petite faute sur un beau run me relègue aussi à la 17ème place, à 2.28 secondes de la 4ème place. Clairement tout le monde a bossé cet exercice. Et je peine à retrouver mes performances.

Ensuite je fais des runs solides sur les spéciales descendantes, pour une 17 et une 18ème place.

La deuxième power stage, je suis un poil trop haut en rapport sur un enchainement de deux virages, ce qui fait que j'ai du mal à reprendre de la vitesse, 11ème à 3 secondes de la 3ème place.

Ensuite sur le run extrêmement long nommé Tutti fruity, je fais à nouveau 17ème, mais vraiment pas content de mes sensations. Je lutte beaucoup, m'arrête dans les virages, repars de 0. Frustrant.

Sur la dernière spéciale, répétée 2 fois, je crève au 2/3 de la spéciale. Heureusement on passe près des paddocks ce qui me permet d'avoir de l'assistance pour réparer et ne pas arriver en retard sur le dernier passage. Et c'est ce dernier passage qui me fait repartir de cette course avec un goût amer. J'améliore seulement de 5 secondes sans crever.. là où tout le monde améliore de 2 à 5 secondes juste grâce à la répétition du run. Certes j'ai fait quelques fautes mais ce résultat me perd.

Heureusement on arrive sur le break de milieu de saison, j'essaie de me refaire une santé, vitesse et fraicheur pour aller approcher franchement ce top 10. C'est l'objectif en tout cas.

Voici une vidéo qui accompagnera bien ce texte.

Soyons courageux et discipliné!
À bientôt,
Levy

À Leogang c’est la première fois que l’on voit vraiment la réunification des disciplines XC, DH et Enduro sous l’égide de L’UCI. L’union Cycliste internationale. C’est sympa de faire partie de ce genre de grand rendez-vous. Mais le revers de la médaille, c’est que l’enduro n’est pas au centre de l’attention, avec la course le jeudi sur des parcours pas optimisés à la discipline. Très bike park, ou DH en moyenne.

Apparement pas simple d’ouvrir de jolies pistes d’enduro à cause de la réglementation autrichienne. Mais ce n’est pas si mal, et certaines spéciales sont vraiment belle de haut en bas.

En eBike, on a fait 10 chronos sur 7 pistes différentes. Un peu crispé au début, j’étais régulièrement autour de la 12eme place. Puis un peu hors rythme lors de la spéciale 3. Je me suis bien repris sur la 4 mais j’ai commencé à avoir un problème de roue libre. Elle décrochait régulièrement. Comme si je perdais la chaîne par intermittence. Heureusement je m’en sortais plus ou moins avec ce problème avant d’arriver à la zone technique avant la spéciale 6. À ce moment, on a changé la pièce défectueuse. Ensuite, j’ai quasiment fait 13eme à chaque spéciale. Me permettant de remonter de la 20eme place à la 15eme place en fin de journée.

La 11eme place n’est pas si loin à 13 secondes, elle aurait été accessible avec un tout petit peu plus de réussite. Mais il faut avouer qu'aujourd’hui le top 10 est loin.

On continue l’effort et on verra bien où cela nous mène.
Semaine prochaine Val di Fassa 3ème coupe du Monde.

Dur d’être incapable de dormir la veille d’une course, à la fois parce que le mal de ventre se fait sentir et aussi parce que la réalité d’une coupe de monde en forme s’éloigne progressivement. À 4h du matin en tournant en boucle dans le lit, je sais que c’est déjà trop tard. Ça ne va pas dans la bonne direction et après plusieurs passages aux toilettes, la gastro se confirme.

Pas de sommeil, ou très peu, une demi-banane dans le ventre et le morale dans les chaussettes, je monte dans la navette qui nous emmène au départ avec l’espoir de tenir jusque là sans accroc.

Une boule de papier toilette dans la poche, j’ai réussi à gérer cette journée. Heureusement, ce n’était pas la gastro la plus violente que j’ai eu. Je n’ai pas vomi et j’arrivais plus ou moins à planifier mes détours au coins d’un arbre. Cela dit, je n’avais pas d’énergie. Je m’effondrai sur la selle au bout de 10 secondes de pédalage en danseuse. Et j’essayai de lâcher les freins mais il manquait aussi de la présence d’esprit.

On ne va pas détailler pendant 100 ans cette journée de course. J’aimerais simplement mettre en lumière que le sport est ingrat. On peut s’entraîner un nombre incalculable d’heures, préparer soigneusement chaque élément, y mettre toute son âme. Mais il restera toujours quelques éléments non-maitrisable, certaines choses qui peuvent ruiner tout l’investissement. Une blessure, un virus ou autre… On accepte ce risque car ces quelques instants, intenses et privilégiés, il vaut mieux vivre.

Au final, je serais prêt dans 10 jours à Leogang pour la deuxième épreuve de coupe du monde UCI E-EDR (comprenez EBIKE-ENDURO) donc tout va bien.

Avec le même calendrier que l’année dernière sur les coupes de France, c’est donc logiquement que l’on recommence la saison comme en 2022 à Brassac.
Ce n’est pas pour me déplaire puisque les tracés sont vraiment soignés et bien shapés.

Vainqueur l’an passé sous le soleil, mais la météo de cette année c’était une autre affaire.
Souple le samedi, boueux et sous la pluie le dimanche.

Après la première spéciale je réalise que deux DH men sont venus jouer les trouble-faites.
Rudy Cabirou et Benjamin Boutié gagnent la première spéciale, tandis que je suis 3ème. Voilà une bonne surprise, voyons comment je peux m’en sortir face à ces nouveaux noms (pour moi).

3, 3, 2, 2, 1, 4 ,1, je suis monté en puissance au long des runs pour finir la première journée entre Benjamin devant et Rudy derrière, respectivement à 7 et 9 secondes.

Tout reste à faire le dimanche, dans des nouvelles conditions. La terre meubles laisse place à la boue, et je commence mal la journée.
Sur la première spéciale, les roches glissent, je fais des fautes, et je me suis crispé. Au final, je termine la spéciale 4ème, en perdant 6 secondes sur la tête de course. De chasseur, je commence à me faire menacer par la troisième place.

Si on fait le bilan à ce moment de la course :
1. les deux DH men roulent bien,
2. je roule mal sur cette piste glissante
3. on doit repartir dans cette même spéciale seulement 20 minutes après le premier passage.
4. Le premier s'échappe et prend de l'air
5. Le 3ème me recolle et me met la pression

Comment ne pas être défaitiste à ce moment? Il m’a fallu un bel effort mental pour rebondir!
Et je l’ai fait! Deuxième pour 1 dixième, sur Lucas Frigout, je me relance dans la course en prenant 3 secondes sur mes concurrents directs.

Si je dois m’exprimer de la gratitude, comme on le fait en préparation mentale, alors je me féliciterai d’avoir rebondi si vite et si bien, à l’image d’un joueur de golf qui vient de raté un trou et qui ne doit pas se laisser affecter par cette contre-performance sur les 10 prochains trous.

A partir de là j’ai scratché les deux suivantes. Et à l’entame de la dernière spéciale, j’étais deuxième à 7s50 de la première place. J’ai tout mis, Benjamin aussi semble-t-il. Je fais deuxième pour 8 dixième de la spéciale et donc deuxième du week-end.

Ainsi, je remercie mes adversaires de me fournir un prétexte pour me pousser à l’excellence.
Et j’en redemande, avec la coupe du monde à Pietra Ligure dans 15 jours